Philippe Bruneau de Miré a donné une conférence « Le Sahara au fil de l'eau » le jeudi 26 octobre 2017 au Cirad à Montpellier.
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Une assistance plus nombreuse qu’à l’ordinaire était présente pour suivre la conférence de P. Bruneau de Miré dont la réputation de naturaliste passionné et militant est bien établie. Etaient notamment présents, B. Adell, le conservateur du Musée saharien du Crès et des membres de l’Amicale des sahariens (Rahla). Leur venue s’expliquait par le thème au titre accrocheur de la conférence : Le Sahara au fil de l’eau. C’est un sujet que P. Bruneau de Miré connait bien pour avoir consacré à ce désert les premières années de sa riche carrière professionnelle.
A la sortie de la dernière guerre, il parcourut notamment à pied ou en dromadaire de vastes territoires incluant les massifs montagneux du Tibesti, du Hoggar ou de l’Aïr. La présentation montée par P. Bruneau de Miré était complexe, intégrant photos, vidéos et fichiers audio. Avec décontraction et humour, le conférencier nous dévoila de nombreux et surprenants sites sahariens (oasis, oueds, lacs, grottes, montagnes) où l’eau est présente de façon permanente ou temporaire. Ces lieux permettent le nomadisme de populations comme celles de Touaregs. Ils expliquent aussi l’existence d’une richesse faunistique et végétale méconnue. Certaines espèces y font valoir des adaptations à des environnements extrêmes comme à celui des sources volcaniques toxiques du Trou au Natron dans le Tibesti. Pour P. Bruneau de Miré, les recherches scientifiques tireraient profit à mieux étudier ces organismes et les mécanismes de leur survie. Un autre sujet traité par l’exposé fut celui des évolutions climatiques récentes du Sahara qui se différencie en fonction des différents régimes pluviométriques qu’il connaît. Globalement, la désertification amorcée il y a plusieurs milliers d’années se poursuit principalement sous l’effet du facteur anthropique. L’accroissement démographique et la sédentarisation des nomades conduisent à un épuisement des ressources. Dans ce contexte, nombre d’espèces sont menacées. Leur répartition géographique fait souvent état de rares ilots de survie parfois étonnamment et extrêmement éloignés. Ceux-ci témoignent de distributions autrefois très étendues et qui aujourd’hui ne sont plus que résiduelles.
Avec le fond iconographique unique de la présentation et les commentaires non conventionnels de P. Bruneau de Miré, les auditeurs purent se représenter un Sahara pas si lointain, quand il était un milieu climatiquement hostile mais humainement ouvert parcouru par des scientifiques aventureux partout bien accueillis par les populations locales. Nombre de chercheurs français, dont le plus connu Théodore Monod, furent évoqués. Tous travaillaient à enrichir la connaissance de cet espace immense, fascinant et plus complexe qu’il n’y paraît. A la fin de l’exposé, de nombreuses questions furent posées rendant compte de la curiosité et de l’intérêt portés par les auditeurs à la conférence qu’ils venaient d’entendre.
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