En cette fin d’été, deux événements simultanés m’ont particulièrement interpellé. D’une part la disparition brutale de notre collègue Daniel Bourzat, jeune retraité, et d’autre part la sortie du livre « Bravo Victor » d’un autre collègue du Cirad plus âgé, Claude Lenormand, dont l’Adac fera prochainement l’analyse et la promotion.
Ces deux anciens du Cirad ont deux liens communs relevant de leur parcours atypique d’expatrié en Afrique dans une vaste région sahélo-saharienne allant de La Mauritanie à la Somalie en passant par le Sénégal, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, le Tchad, l’Ethiopie ; leur passion pour les avions comme outil de travail et surtout leur attachement aux Africains qu’ils ont côtoyés ou servis.
Ces deux longs parcours professionnels qui à l’examen sont assez rares au Cirad montrent que la reconnaissance de leur carrière n’est pas nécessairement liée à leur production scientifique ou leurs actions directes d’appui au développement traduites par des publications ou des rapports d’expertise, mais plutôt par leurs savoirs et connaissances des sociétés africaines dans lesquelles ils étaient immergés. Leurs vécus souvent riches, imprévisibles et parfois dangereux méritent d’être connus et publiés. Si leur compréhension du fonctionnement des communautés rurales, des politiques et stratégies locales avaient mieux été mieux prises en compte, on aurait probablement gagné en pertinence et en efficacité. Cette réflexion me conduit à rappeler que l’Adac est une structure privilégiée pour collecter, analyser, valoriser, partager les expériences exceptionnelles de nombreux anciens du Cirad.En conséquence, je saisis cette occasion pour à nouveau faire appel à nos adhérents et leurs relations pour qu’ils transmettent à l’amicale leurs vécus, leurs analyses, leurs anecdotes, relevant des sociétés du Sud, africaines, asiatiques ou Latino-Américaines. Ce faisant ils feront vivre l’histoire et la mémoire des hommes et femmes qui ont fait le Cirad.
Le président
Jean-Pierre Gaillard
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