Tourte René

La Guinée-Conakry est, dans les années 1950, un des fleurons de l’Union française grâce aux considérables richesses humaines, agricoles, minières, et touristiques qu’offrent ses régions si variées et si pleines d’attraits. Nul doute qu’elle va constituer l’un des piliers de la grande Communauté franco-africaine imaginée par le général de Gaulle.

Nos anciens des services de l’agriculture et autres organismes de recherche et de vulgarisation œuvrant aux colonies, puis en outre-mer, ont depuis bien longtemps souhaité voir les paysans de leurs régions d’activités adopter des méthodes et techniques « modernes » de culture, d’élevage, d’exploitation forestière, méthodes et techniques déjà élaborées en milieux contrôlés (stations, laboratoires, dispositifs expérimentaux, champs de démonstrations, etc.).

Nous suivons tous, parfois agacés, l'interminable débat confrontant les méfaits et bienfaits de la colonisation. Un récent message de notre ami Bernard Simon (du 8 mars dans lequel il évoque en termes chaleureux la mémoire de Jacques Weber) m'a rappelé quelques faits presque oubliés, que j'avais brièvement évoqués dans mon dernier ouvrage, Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone.

Marguerite-Marie Richard de Vesvrotte, Sœur Marie Chantal en religion, est décédée le 30 novembre 2015 dans sa 99ème année, dont 74 années de vie religieuse. Dévouée totalement à l'Afrique, elle vit 46 ans en terre africaine puis les 8 dernières années de sa vie en France, d'où elle continue de diriger son association.

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La publication récente de l’ouvrage de René Tourte Histoire de la Recherche agricole en Afrique tropicale francophone et de son Agriculture, de la Préhistoire aux Temps modernespar les éditions L’Harmattan est l’aboutissement d’une longue histoire qui mérite d’être contée. (Pour accèder à cette nouvelle édition, veuillez cliquer sur le titre de l'ouvrage).

La lecture du recueil de René Tourte présenté ci-dessous, est un vrai régal ! Bien sûr, nous concernant, « les anciens de Bambey », il y a le côté sentimental qui domine, mais objectivement je pense que toute personne hors de la famille «bambeysienne», animée d'une sensibilité africaine, le lirait aussi avec intérêt, à commencer par les Sénégalais. Je vous invite donc à découvrir ce carnet de voyage vivant et coloré, suivi de récits tout aussi vivants et colorés de ces pionniers de la recherche agronomique « moderne ».

Sénégal et Recherche agronomique entretiennent une très ancienne complicité. Dès le milieu du xviiie siècle le savant naturaliste Michel Adanson, du jardin du roi de Paris, parcourt de 1749 à 1753 la basse et moyenne vallée du fleuve Sénégal (encore alors supposé être le Nil) et le littoral atlantique de Saint Louis au fleuve Gambie, faisant étape en l’île de Gorée, base de la Navale installée face à la presqu’île du Cap Vert et à un minuscule village de pêcheurs, Dakar.