Dr. Ichaou Aboubacar †

Notre collègue Dr Ichaou Aboubacar, du Niger, ancien directeur de l'Inran, est décédé le 22 avril 2025 au matin, à Niamey, et a été inhumé le soir même. 

Hommage de Régis Peltier

Ichaou a effectué sa thèse au sein de l’équipe d’écologues du Cefe de Montpellier, sous la direction de Christian Floret, Édouard Le Floch, Josiane Seghieri, Jean-Marc D’Herbés et en relation avec les pédologues de l’Orstom (Roger Pontanier, Valentin, etc.). Il a contribué à décrire les différents types de formations contractées du Sahel et expliqué la dynamique des différentes espèces de Combrétacées par le fonctionnement hydrique de ces écosystèmes. Il en a déduit la productivité, ce qui a permis de calculer des quotas de bois-énergie récoltable par les associations de bûcherons. Ceci a permis aux différents projets menés par l’AFD, la Banque Mondiale, dans lesquels travaillaient nos camarades Pierre Montagne, Alain Bertrand, Yves Nouvellet, Laurent Gazull, Bernard Mallet, moi-même, etc. de décentraliser la gestion des forêts de l’État, vers les communautés villageoises, sur des bases scientifiques solides. Les communautés rurales ont bénéficié de ce flux monétaire de la ville vers la campagne pour améliorer les conditions de vie et réaliser de nombreuses actions sociales (construction d’écoles, de dispensaire, de moulins à mil, création de stock de céréales, vaccination des enfants (rougeole, méningite) et du bétail, forages, etc.

Il a surtout travaillé en tant que chercheur au sein de l’Inran dont il a fini Directeur général. Il était également colonel des Eaux et forêts ce qui facilitait les relations avec cette très forte administration, peu encline à céder ses prérogatives de gestion forestière à la population. Il était un infatigable travailleur, mais aussi un infatigable bavard, plein d’humour, toujours prêt à engager une polémique, à toute heure du jour et de la nuit.

Dans un Sahel où la présence française a pratiquement disparu, il maintenait l’essentiel des idées que nous avions forgées ensemble sur le développement de l’agroforesterie, du sylvo-pastoralisme et de la foresterie sociale.