La couche archéologique, d'épaisseur irrégulière, a livré du mobilier composé de céramiques, de déchets de débitage de silex, de déchets de cuisine et d'un très rare outillage en métal (cuivre). Une cabane a été reconstituée, permettant d’illustrer le cadre de vie de ces lointains languedociens qui pratiquaient déjà l’agriculture et l’élevage dans un milieu naturel encore préservé, dont la garrigue actuelle constitue une forme dégradée. Les restes de constructions sont réduits à la base des murs, d’une hauteur d’un mètre en moyenne, la superstructure ayant été détruite par l’érosion ou ayant servi à alimenter les fours à chaux au fil des siècles. Ces « cabanes » n’avaient pas encore les formes géométriques des constructions ultérieures ; l’ensemble est constitué de cellules ovalaires, coalescentes, à parois très épaisses, de grandes dimensions, qui laissent présumer un habitat collectif dont il ne subsisterait que le squelette minéral, suffisamment suggestif toutefois pour susciter l’émotion du visiteur près de cinq millénaires plus tard. On ne trouve pas trace de fortifications ni d’édifices dédiés au culte, aux sépultures ou à une quelconque classe dirigeante. Ce sont les trous à déchets, comme souvent, qui ont livré les restes les plus révélateurs de la vie quotidienne de ces populations, que nous découvrons très proches de nous.
Après un repas convivial et reconstituant, comme d’habitude à l’Adac, l’après-midi fut consacrée à la visite du Musée d’arts (notez le pluriel !) et d’archéologie des Matelles, localisé dans la prestigieuse Maison des Consuls, magnifiquement restaurée. Une première section présente les objets recueillis sur les divers sites archéologiques de la région, dont le plus émouvant : une vertèbre humaine percée d’une pointe de flèche en silex... Un équipement pédagogique (bornes interactives) permet de situer ces pièces dans leur contexte et de visionner les techniques (reconstituées) des potiers, métallurgistes et fabricants d’outils contemporains des habitants de Cambous.
Une autre section du musée est consacrée à des expositions temporaires d’art contemporain, sans doute pour susciter un effet de contraste, mais l’art contemporain ne puise-t-il pas son inspiration dans les arts dits premiers ?
Robert Schilling
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