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Nous apprenons avec beaucoup d’émotion la disparition de notre ancien collègue Serge Volper, décédé aux Pays-Bas, à l’âge de 73 ans.

Serge Volper était une personne particulièrement attachante dont le souvenir a marqué celles et ceux qui l’ont côtoyé. Employé toute sa vie professionnelle au Cirad, sa carrière, très originale, a été à l’image de sa riche personnalité, celle d’un homme d’une grande curiosité, aimant partager ses connaissances, passionné et rigoureux.

Diplômé en 1973 de l’Institut supérieur technique d’outre-mer du Havre (Istom, actuelle Ecole supérieure d’agro-développement international), Serge a commencé à travailler pour l’Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières en 1974 au Mali, où il était volontaire du service national. Deux ans après, il a été recruté et a débuté une carrière d’« agronome phytotechnicien » comme il aimait se définir, d’abord en expatriation pendant plus de vingt ans, puis en réalisant depuis Nogent-sur-Marne des missions d’appui en République centrafricaine et au Vietnam.

Pendant cette première partie de vie professionnelle, sa mission consistait, selon lui, à « mettre au point de nouvelles techniques permettant l’amélioration des rendements et des temps de travaux. » Il a exercé son expertise en matière de cultures irriguées et de production semencière dans des cultures vivrières (riz, maïs, canne à sucre, sorgho, manioc), parfois en rotation avec une culture industrielle comme le coton. Ses nombreuses affectations lui ont permis de séjourner dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ainsi qu’en Guyane et à Madagascar. Une de ses plus grandes fiertés était la création et la gestion de la station de recherche agronomique d’altitude de Gakuta (2 350 m), au Rwanda sur la crête Zaïre-Nil.

La deuxième partie de sa carrière a débuté au milieu des années 2000 à la Délégation à l’information scientifique et technique (actuelle DiscO) et s’est poursuivie jusqu’à sa retraite en 2018. Affecté dans un service d’appui comme responsable de la bibliothèque historique du Cirad à Nogent, une nouvelle vie commençait pour lui au cours de laquelle il a mis ses compétences d’agronome au service du fonds patrimonial de la bibliothèque qu’il a remarquablement valorisé.

Ingénieur précis, il a inventorié un grand nombre de ressources comme les plaques de verre, maintenant numérisées, et retissé le fil de l’histoire du fonds documentaire de l’Institut national d’agronomie coloniale puis d’outre-mer en utilisant les anciens registres, toujours très précieux. Pour la Dist et l’ensemble de l’établissement, il a grandement contribué à la coopération avec la Bibliothèque nationale de France (BnF), d’abord avec l’alimentation de la bibliothèque numérique Gallica puis la création de celle du Cirad sur l’histoire de l’agronomie tropicale et méditerranéenne, NumBA.

Sur le site de Nogent, Serge Volper était une véritable figure. Il a contribué à mieux faire connaître l’histoire complexe de l’actuel Jardin d’agronomie tropicale de Paris, dont il était un fin connaisseur, par des publications, des interventions et en collaborant à la réalisation de documents audiovisuels. Auteur de l’ouvrage Une histoire des plantes coloniales : du cacao à la vanille paru en 2011, il avait accepté de libérer ses droits d’auteur pour permettre, grâce à un financement de la Dist, sa consultation libre dans NumBA.

Il était membre correspondant de l’Académie des sciences d’outre-mer qui lui a rendu hommage.


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