Le 25 juin, le Cirad a fêté l’anniversaire de ses 40 ans au Corum. 

Vous n’avez peut-être pas pu assister à l’événement en direct.

Nous vous offrons l’opportunité de suivre les activités en replay, après ce texte de présentation.

Quels mots sur le programme

Vous trouverez le programme de la journée en cliquant ici 

Vous pourrez découvrir tout d’abord en introduction, un court film résumant « l’histoire du Cirad au cours des derniers 40 ans ». Ce film a été suivi d’un discours de « cadrage » d’Élisabeth Claverie de Saint Martin, présidente-directrice générale. Le film et le discours rappellent à la fois les missions (« contribuer au développement des régions chaudes »), les évolutions (le passage en 100 ans d’une expérimentation agricole, puis à une assistance technique aux pays indépendants, et enfin à un partenariat de recherche pour le développement) et les défis auxquels devra faire face le Cirad de demain.

Questions environnementales, sécurité alimentaire, agroécologie, nouveaux métiers, recherche finalisée, excellence scientifique, coopération, partenariat, réseaux et coalition, actions aux différentes échelles (globale et diplomatie scientifique ; méso et le territoire ; locale et gouvernance), évaluation et culture de l’impact… sont quelques-uns des thèmes abordés.

Ce discours a été suivi d’une intervention de Pierre Defaut, secrétaire du Comité social et économique (CSE), qui, au nom de l’ensemble des organisations syndicales, a souligné les difficultés de financement que connait le Cirad avec la diminution de 9 %, en euros constants, depuis 2010, de la dotation du ministère de la Recherche. Pierre Defaut a dénoncé le cycle sans fin de la course au financement, toujours plus prégnante, mais en fait peu productive à long terme, la diminution des salaires, la dégradation des conditions de travail et la faible attractivité du Cirad. Une phrase résume dramatiquement la teneur du message « Inquiets, les personnels ne sont pas sûrs de pouvoir fêter les cinquante ans du Cirad ».  

Toujours dans l’introduction, les représentants des tutelles ont souligné l’importance du Cirad (Benoît Bonaimé, directeur général de l’enseignement et de la recherche au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, en présentiel ; Clélia Chevrier Kolacko, directrice adjointe des affaires globales à la Direction générale de la mondialisation, de la culture, de l’enseignement et du développement international au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, par messages vidéo). 

La journée a ensuite été organisée principalement en tables rondes, autour de trois séquences.  

  • Les filières d’hier à aujourd’hui
  • L’impact de la recherche pour le développement aux croisements agriculture-environnement-santé :
    • 1ère partie : Quels impacts de la recherche, et à quelles conditions la recherche a-t-elle de l’impact ?
    • 2e partie : Pourquoi et comment développer une culture de l’impact dans les institutions de recherche ?

          Jo Puri, vice-présidente adjointe responsable du département de la stratégie et des savoirs du Fonds international pour le développement agricole (Fida) a fait un exposé sur le thème de l’évaluation de l’impact.

  • Coopération multiacteurs autour des enjeux à l’interface Santé/Environnement :
    • 1ère partie : accompagner des dispositifs territoriaux d’expérimentation ouverte avec les acteurs des territoires : la démarche collaborative des Living Lab ,
    • 2e partie : nécessité de rapprochement science/décision/citoyens à l’échelle des territoires.

À noter des intermèdes de musique du groupe « Studio Shap Shap » du Niger. 

En conclusion, Claire Gatecel, de la région Occitanie et Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole ont pris la parole.

Des commentaires du consei d'administration de l’Adac

Pour accompagner le visionnage, le CA souhaite vous faire part de ses remarques pour engager un débat.

Le bureau salue le choix de privilégier le partenariat. L’ensemble des tables rondes comptait avec la participation de nombreux partenaires. Des témoignages par vidéos ont été aussi diffusés. Un autre élément positif est l’accent mis sur le caractère finalisé de la recherche.

Mais les présentations ont été essentiellement d’ordre conceptuel, en utilisant trop souvent un jargon jamais explicité. Le vécu, les expériences concrètes ont manqué.

  • Ainsi la séquence « Les filières d’hier à aujourd’hui » n’a pas présenté les évolutions qui avaient été au cœur de la conférence de fin d’avril 2024, donnée par les correspondants filières du Cirad.
  • La séquence impress a été centrée sur la méthode, mais sans illustrer son intérêt et sa performance avec des évaluations concrètes de projet pour montrer l’intérêt du travail.
  • L’exposé de la vice-présidente du Fida était peu construit, avec des considérations intéressantes en soi, mais dont la logique d’ensemble était difficile à appréhender. Le ressenti est identique à l’écoute en anglais ou dans la traduction, en français.
  • La séquence « Coopération multiacteurs autour des enjeux à l’interface Santé/Environnement » a beaucoup parlé de Living Lab ou de nouvelles formes de coopération sans expliquer ce que les termes signifient concrètement. À noter aussi la mise en avant de la nécessité de plus d’échanges entre citoyens et chercheurs à travers des structures de concertation, notamment à Montpellier.

En fait, les interventions n’ont pas réussi à se mettre au niveau d’un public, éclairé, intéressé, mais de non-spécialistes. On peut regretter, peut-être, aussi, trop de discours politiquement corrects faits d’interactions, de coopération, de partage…

Ces éléments ont conduit à donner un événement, peut-être trop professionnel, dans une posture « bien faire les choses sans prendre de risques », mais manquant de vision, d’enthousiasme, d’énergie, en un mot de vie.

De manière plus fondamentale, l’événement n’a pas permis de comprendre les évolutions qu’a connues le Cirad, en s’adaptant à un monde en profond changement. Les derniers quarante ans ont été ceux de la révolution numérique (les premiers ordinateurs portables datent du début des années 80), ceux de la mondialisation et de la montée en puissance économique des pays émergents, entre autres, de la Chine et de l’Inde (en particulier dans le domaine de la recherche avec une multiplication du nombre des chercheurs), ceux de l’urbanisation (avec l’enjeu de la sécurité alimentaire) et ceux de l’émergence des questions environnementales (crise des ressources et crise sanitaire). Le Cirad a accompagné ces évolutions en se réformant et en modifiant, entre autres :

  • ses thématiques de recherche (agroécologie avec la remise en cause d’un modèle d’agriculture intensive et productiviste, sûreté alimentaire, santé globale…),
  • ses pratiques (recherche participative – culture de l’impact – diplomatie scientifique),
  • les profils de ses chercheurs (aujourd’hui 45 métiers),
  • les outils de gestion et de management,
  • l’accès à l’information scientifique et technique (construction du Cidarc, la bibliothèque centrale ; mise en place de la base de données Agritrop, du portail du libre accès http://partage-connaissances.cirad.fr, de Numba la bibliothèque numérique du Cirad en agronomie tropicale), de l’accès aux collections historiques de la bibliothèque de Nogent ; le partenariat avec les centres de documentation et bibliothèques de la région),
  • les formes de partenariat (dispositifs en partenariat associant les Universités – coalitions – réseaux – Agropolis…).

Ces évolutions n’ont été ni contées, ni documentées, ni expliquées. Pourtant elles avaient été évoquées par la PDG. Peu a été dit sur la capacité humaine et scientifique du personnel du Cirad à inventer et à mettre en œuvre ces évolutions pour s’adapter aux changements. L’illustration concrète aurait mobilisé l’attention du public et aurait, probablement, renforcé la confiance dans le Cirad pour faire face aux changements en cours et à venir. Et évidemment on peut regretter que ceux qui ont été des acteurs de ces évolutions, les anciens du Cirad, n’aient pu témoigner. Et on peut aussi regretter qu’un hommage, même discret, n’ait pas célébré les dirigeants qui ont pensé et organisé ces évolutions.

N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires.

Le bureau de l’Adac 

 

Pour voir l’après-midi en replay

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Quelques photos

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Pour un retour sur les 30 ans du Cirad, cliquer ici.

 

 

 


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