Une journée instructive « au charbon » dans le sud des Cévennes
Notre sortie du 26 septembre était dédiée à l’énergie fossile avec au programme, le matin, la visite d’une mine de charbon, et l’après-midi, un voyage dans le train à vapeur des Cévennes. A cette fin, nous étions 23, au parking de la Maison de la détection, à monter en car à destination de la Grand’Combe, près d’Alès, située au sud des Cévennes.
Nous y avons découvert la « Maison du mineur » et les installations de la mine du Puits Richard. Le site matérialise l’activité d’extraction du charbon qui, durant la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, a joué un rôle important dans tout le sud du Massif central. La visite de la Maison du mineur s’est faite sous la conduite d’un fort sympathique et passionné guide, enfant du pays, pour qui la mine n’avait pas de secret. Il a pu nous replonger dans l’ambiance de travail des ouvriers car le lieu a conservé les salles de douche et la « salle des pendus » qui leur permettaient d’accrocher en hauteur leurs habits. Le guide nous a fait aussi connaître la grande activité du site d’avant la guerre de 39-45, où plus de 5000 personnes travaillaient : 2500 en surface et 2500 dans les puits, jour et nuit sauf le dimanche, et toute l’année par roulement journalier de trois équipes. Les conditions de travail étaient dures. Les mineurs étaient payés à la tâche. Ils étaient souvent victimes de la silicose causée par les poussières de l’extraction minière. Il y avait aussi les problèmes liés au bleuissement de la peau dû à la pénétration du charbon sous l’épiderme et enfin il y avait les accidents. En 1938, l’un d’entre eux a marqué les esprits avec la chute d’un ascenseur de la mine. Deux cadres y ont perdu la vie. Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd car chaque plateforme élévatrice pouvait prendre 60 personnes. Nous en avons découvert la structure portée par une tour métallique avec, à sa base, d’énormes machines pour tracter les câbles de l’ascenseur. Celui-ci descendait jusqu’à 800 m de profondeur à la vitesse de 35 km/h. En raison des risques et des singularités de leur métier, les ouvriers avaient le sentiment d’une élite ouvrière solidaire œuvrant à une activité économique utile au pays. A lui seul, le Puits Richard produisait annuellement, avant-guerre, un million de tonnes de charbon, soit le 50e de la production nationale. Quand le site a fermé, en 1978, ce qui faisait l’identité de la Grand’Combe et, plus largement, celle du bassin minier d’Alès, a disparu pour ne survivre qu’à l’état de nostalgiques souvenirs.
Au terme de cette impressionnante et émouvante visite, nous sommes partis déjeuner dans un agréable et savoureux restaurant, l’Auberge du Fraissinet, caché dans un cadre verdoyant au bord du Gardon d’Alès. Puis, nous avons pris la route en car afin de gagner Saint-Jean-du-Gard où le train à charbon des Cévennes devait nous conduire jusqu’à Anduze. Nous nous attendions à un déplacement aux charmes d’antan dans les fumées et les escarbilles de la locomotive. Nous n’avons eu droit qu’à un train tracté par une machine diesel malodorante aux effluves de gasoil. Néanmoins les banquettes du wagon étaient bien en bois et le paysage des Gorges du Verdon s’est fait apprécier à vitesse réduite sous un beau soleil automnal. Une fois à Anduze, il nous restait à rentrer à Montpellier, ce que nous avons fait avec le sentiment d’avoir eu une belle journée instructive, comme toujours, bien organisée par Nicole.
Beaucoup plus d’informations et de photos de cette sortie sont données dans le diaporama que Robert Oliver a produit et qui est accessible ci-dessous.
Visionner le diaporama Comme un livre qu'on feuillette
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