Nous venons d’apprendre le décès de
Patrick Prudent, un ancien du « Coton »,
dont le décès est survenu le samedi 01 mars 2025 à l'âge de 69 ans.
Les funérailles seront célébrées à l'adresse suivante : Paroisse Sainte Claire et Saint François sur l'Arbresle Eglise Saint Barthelemy de Fleurieux sur l'Arbresle (69210)
le mercredi 12 mars 2025 à 15h00.
Hommage provisoire rédigé par les collègues du Cirad de Patrick Prudent
Originaire du Lyonnais très attaché à sa région, et agrotoulousain de formation initiale (T75), il choisit l’entomologie comme spécialité en 3e année à Versailles à l’ENSH (École nationale supérieure d’Horticulture). Cela se passa si bien que les gens de Versailles voulurent le garder avec eux, mais il avait le service national à faire, qu’il fit en coopération au Paraguay, en 1980, dans la division d’entomologie de l’IRCT (Institut de Recherche du Coton et des Textiles), accueilli au sein de l’IAN (Institut agronomique national) à Caacupé. Là aussi ça se passa assez bien, puisque l’IRCT le recruta et qu’il resta au Paraguay plus d’une douzaine d’années, longtemps aux côtés de son collègue entomologiste Bruno Michel, raison pour laquelle l’entomofaune du cotonnier au Paraguay est si bien connue. Sa monumentale thèse soutenue à l’université Paul Sabatier de Toulouse fait encore référence sur le foreur Eutinobothrus brasiliensis (the cotton root borer).
Après l’Amérique du Sud, ce fut l’Afrique en 1993, avec environ 5 années à Bébedjia au Tchad, haut lieu de la recherche cotonnière, dans des conditions d’isolement et politico-sécuritaires difficiles, puis à Cotonou au Bénin, une dizaine d’années dans d’excellentes conditions très riches de réalisations, et enfin en 2008 à Garoua, la capitale cotonnière du Cameroun , où tout se passait très bien jusqu’au moment où les conditions sécuritaires se dégradèrent aussi, au point que le Cirad y ordonna l’évacuation de ses chercheurs fin 2014. Ce fut alors, l’occasion, après Lyon, Toulouse et Versailles, de se replier sur Montpellier.
Pendant sa fin de carrière à Montpellier il a continué à faire progresser les connaissances sur la biodiversité des savanes cotonnières africaines (y compris en herpétologie !) et les arthropodes en particulier. Notamment avec une publication très agroécologiquement utile, la découverte d’une nouvelle espèce de mouche parasitoïde et le signalement au Cameroun de 6 autres espèces de ces mouches tachinidées. La taxonomie des scorpions, bons indicateurs de la qualité de l’environnement, lui doit aussi la découverte de 4 espèces fréquentant nuitamment les cotonniers, dont deux semblent s’être alliées pour lui rendre longtemps hommage : Buthus prudenti et Babycurus prudenti.
Très précis et ordonné aussi bien à l’écrit qu’à l’oral, son élocution professorale impressionnait ! Il consacra toute sa carrière au coton, et à faire progresser la connaissance de l’entomofaune des cotonniers et la biodiversité associée. Les partenaires du développement appréciaient ses prescriptions, toujours proportionnées et visant à minimiser les effets collatéraux négatifs pour l’environnement.
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