Renard JL1

Du fait d’une interprétation minimaliste du RGPD par le Cirad, nous ne disposons même pas du CV de Jean-Luc pour lui témoigner toute la reconnaissance que le Cirad lui devrait, en tout bien tout honneur. Inacceptable !

Alors ne vous attendez pas à des dates et des faits précis, seulement une toile d’impressionniste…

Jean-Luc, ingénieur agronome de Paris, commence sa carrière dans les années 60 comme phytopathologiste à l’Orstom (aujourd’hui IRD) d’Adiopodoumé (Côte d’Ivoire). Il travaille sur la fusariose du palmier à huile et est vite repéré par l’IRHO (Institut de Recherche sur les Huiles et Oléagineux) qui cherche des variétés résistantes à cette maladie fongique qui décime les plantations en Afrique. Il monte alors, de toute pièce, un laboratoire performant avec des tests d’inoculation en prépépinière qui seront brillamment corrélés avec les résultats en plein champ, de nombreuses années plus tard : un travail d’artiste ! Mais cela lui prendra des années avec, à la clé, une renommée mondiale pour les semences de l’IRHO. Un chercheur rigoureux, toujours en pointe.

Après quoi l’IRHO lui demande de diversifier ses recherches sur la pourriture du cœur en Amérique latine, le Phytophtora, le Ganoderma en Asie du Sud-est, le jaunissement mortel du cocotier au Vanuatu…  Et alors il parcourt le monde en Afrique, en Asie, en Amérique latine dans le Pacifique. Et bien évidemment il a, à son actif, un grand nombre de publications.

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… », sa citation préférée de du Bellay. Missions parfois aventureuses avec la descente de l'Amazone sur une pirogue, un braquage au Nicaragua, la traversée du détroit de Malaga en jet ski, un tremblement de terre au Vanuatu… Il profitait aussi de ces voyages pour glaner des graines, des petits palmiers, qu'il faisait pousser dans son jardin. C’est ainsi qu’il se sentait à l’aise chez les Fous des Palmier ! Il rapportait toujours à ses enfants des souvenirs, des poupées en costumes indonésien ou brésilien, un coco fesse des Seychelles, des papillons colorés en bois, des T-shirts décorés de perroquets. 

Il prend des responsabilités dans les années 90 en devenant directeur du Cirad CP (Cultures pérennes – Café, cacao, hévéa, palmier à huile, cocotier), fonction qu’il exercera avec talents, professionnalisme, très attentionné envers les autres, et travailleur infatigable. N’avait-t-il pas été auparavant aussi délégué du Cirad en Asie et Pacifique Sud ?

A la retraite, au début des années 2000, il cultivera ses palmiers ornementaux en plus de ses fruitiers, légumes et fleurs, dans le Gard et à Saint-Ay (Loiret) dans la maison de famille tout en voyageant avec sa femme Marianne, suissesse et botaniste, en Italie, Chine, Turquie, Maroc, Syrie, Ouzbékistan, Iran, Cambodge... et même en Suisse, destination ô combien exotique !

Jean-Luc s’est éteint le 26 juillet 2023 à l’âge de 83 ans. Une vie bien remplie : bravo !

Merci Jean-Luc d’avoir existé, comme on dit dans le Valais !

Bertrand Tailliez


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