Hommage à Michel Folliot

Notre collègue Michel Folliot nous a quittés le 24 novembre 2021, à l’âge de 75 ans.

MICHEL FOLLIOT1Il est né le 23 novembre 1946 au Maroc. Après l’obtention d’un BTS de chimie, il est recruté en 1970 à Fontenay-aux-Roses par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour travailler sur la séparation par voie chimique de l’uranium et du plutonium.

En 1972, il est recruté par l’Institut de recherches sur les fruits et agrumes (Irfa) en qualité de technicien chimiste au laboratoire de physiologie végétale de Nogent-sur-Marne dirigé par Pierre Martin-Prével. Aux côtés de Jean Marchal, il est principalement chargé de l’extraction des constituants organiques de différents organes de bananiers en provenance de la station d’Azaguié en Côte d’Ivoire puis il contribue à l’étude de la cinétique d’assimilation du carbone chez le bananier au moyen du C14 et enfin à l’étude du bilan minéral et organique du clémentinier à l’occasion de nombreux déplacements sur la station Inra-Irfa de San Giuliano en Corse.

De 1975 à 1984, avec toute l’équipe de Nogent, Michel est affecté à Montpellier dans le laboratoire de physiologie végétale de l’Irfa. Il est principalement impliqué dans les travaux de recherche sur les voies d’absorption de l’azote par le bananier par dilution isotopique (N15) et par les travaux d’extraction des constituants organiques d’organes de bananiers, d’ananas et autres espèces fruitières, lesquels sont transmis au laboratoire d’analyses organiques du Gerdat dirigé par Y. Lozano, puis par J.C. Dumas. Ces travaux à caractère routinier n’étaient plus de nature à satisfaire une légitime ambition professionnelle de Michel en quête de plus de reconnaissance. Sa curiosité pour l’innovation l’a amené à s’intéresser à la nutrition des bananiers en participant à l’enquête diagnostic en Guadeloupe aux côtés de J. Nolin, M. Dorel, J.M. Risède, L. de Lapeyre en collaboration étroite avec les biométriciens de Montpellier dirigés par X. Perrier et enfin à la nutrition et au sevrage des vitroplants de bananiers en liaison avec Vitropic.

De 1985 à 1987, Michel saisit une opportunité qui lui permet de renouer avec le CEA mais cette fois à Cadarache dans leMichelFolliotMartinique1999d laboratoire de radio-agronomie de M. André. J. Marchal qui avait exercé temporairement à Cadarache a exploité judicieusement ses relations et les cellules de culture de ce laboratoire en montant un projet de recherche sur la photosynthèse des plantes à métabolisme acide crassulacéen et ce dans le cadre d’une thèse confiée à F. Côte. Pour réaliser ce projet original et donner accès à ses installations, le CEA a exigé la présence dans son labo d’un ingénieur expérimenté (payé par l’Irfa) aux côtés du jeune thésard. Avec la pression de C. Py, chef du programme ananas, J.M. Charpentier, directeur de l’Irfa, a accepté de financer cette aventure scientifique en partenariat en affectant M. Folliot en appui à F. Côte. Ce tandem a parfaitement fonctionné avec quatre conséquences : des avancées scientifiques validées par une thèse, le recrutement de F. Côte, la reconnaissance des compétences de M. Folliot, une relation amicale forte et durable entre nos deux collègues.

De 1988 à 1993, retour à plein temps à Montpellier entrecoupé de missions aux Antilles. M. Folliot s’éloigne progressivement du laboratoire d’analyses des plantes pour s’intégrer à l’équipe Flhor-Vitropic chargée de l’optimisation du sevrage des vitroplants de bananiers et de la compréhension du phénomène des variants.

De 1994 à 2004, c’est l’affectation au programme bananier sur le site de Rivière-Lézarde en Martinique qui concrétise le rêve de M. Folliot, à savoir valoriser sur le terrain ultramarin ses compétences acquises dans les laboratoires métropolitains. N’étant pas agronome de formation, Michel, à l’écoute de chercheurs séniors expérimentés, a relevé ce challenge avec un engagement total. Avec l’appui soutenu de P. Melin, de F. Côte (Flhor) de Y. Mathieu, de P. Marie (Vitropic) et la collaboration étroite de B. Bernasconi, E. Chiffrin, R. Domergue et F. Salmon (Flhor) Michel a joué un rôle majeur dans les essais des plants de bananiers issus d’embryogénèse somatique. Il a joué un rôle tout aussi important dans le processus de sélection sur le terrain des clones de bananiers encore utilisés aujourd’hui par Vitropic.

De 2004 jusqu’à sa retraite en 2008, Michel a rejoint Montpellier pour travailler aux côtés de S. Galzi, M.L. Caruana et F. Côte sur l’étude de l’activation du virus du Banana Streak Virus (BSV) intégré dans le génome des bananiers plantains multipliés in vitro.

Par son parcours unique qui l’a conduit de technicien de laboratoire parisien à cadre expérimenté de terrain outre-mer, Michel Folliot a réussi sa vie professionnelle en alliant volonté, écoute, pragmatisme, rigueur et rapidité dans l’action. Son nom a été associé à de nombreuses publications.

Dans ce parcours laborieux et dense, Michel Folliot a trouvé encore de la place pour s’intéresser à la vie sociale de l’Irfa à Paris puis du Cirad à Montpellier en qualité de délégué syndical auprès du CE.

Derrière sa bonne humeur communicative Michel cultivait deux hobbies qu’il partageait avec un cercle de connaisseurs : la philatélie à niveau international avec participation à des salons dédiés prestigieux et l’œnologie ciblée sur le vieillissement de grands crus classés de Bordeaux achetés en primeur.

Michel Folliot laisse le souvenir d’un homme singulier, chaleureux, convivial, attaché à la culture d’entreprise de son département et convaincu de l’intérêt de ses travaux de recherche dès lors qu’ils trouvaient une finalité pratique sur les terrains tropicaux.

Michel repose désormais à Jacou, près de Montpellier.

Qu’en mémoire de Michel, sa compagne Régine, leurs deux fils Marc et Yann et leurs petits enfants soient assurés de notre sympathie.


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