SiteFarakoavril93darondelNous avons appris avec tristesse le décès à 81 ans, début juin 2015, de notre collègue Jocelyn d’Arondel de Hayes.

Né le 23 août 1933 dans les Côtes du Nord, Jocelyn d’Arondel de Hayes est issu d’une vieille famille aristocratique bretonne originaire d’Angleterre venue se réfugier en France pour cause de religion.

Après des études au lycée agricole de Criquetot et l’obtention d’un diplôme de technicien, il est recruté par le service du Génie rural et commence sa carrière au Congo belge au milieu des années 50 et y reste jusqu'en 1961. Son départ s’est fait dans un contexte angoissant car, lors des troubles de l’indépendance, il est pris à parti par des éléments incontrôlés.

En 1962, Il arrive en Haute-Volta (aujourd’hui Burkina Faso). Détaché à l'Irat, il est affecté à la station agricole de Farako Ba. Il commence par aménager la vallée du Farako, qui est une sorte de marécage, en créant un premier barrage permettant l'irrigation par gravité de la vallée sur plus d'un kilomètre. Il peut alors mettre en place un important programme maraîcher axé sur l’expérimentation et la sélection en particulier des tomates, fraises et haricots. Il pressent tout l'intérêt du maraîchage dans les bas-fonds situés autour de la ville de Bobo Dioulasso (proche de la station) et, plus largement, dans les bas-fonds de la zone soudanienne. Dans le même temps, il travaille avec les services du ministère de l'Agriculture pour promouvoir la production et l'expédition vers la France des haricots verts. Dans les années 70, avec l’appui de l’Irat et de la FAO, il construit et équipe de nouveaux bâtiments permettant l’extension de la station de recherche qui peut alors accueillir des programmes d'amélioration du riz, du maïs et du sorgho. Il en est à la fois le directeur SiteFarako1969darondeladministratif et le chef de culture. De plus, suite à des années de sécheresse, il fait surélever le barrage pour augmenter les réserves hydriques de la station. Il peut alors sécuriser et accroître les cultures de contre-saison consacrées au maraîchage et à la sélection des céréales tropicales. Il renforce également son programme d’amélioration variétale de la tomate. L’extension sur plus de 50 ha de la station se poursuit de l'autre côté de la vallée, pour un programme USAID de multiplication des semences de variétés de maïs issues de la recherche.

Dans les années 80, l’Inera (Institut de l'environnement et recherches agricoles du Burkina Faso) prend la direction de la station de Farako Ba mais Jocelyn d’Arondel de Hayes reste toujours aussi actif dans le programme maraîcher du Burkina Faso. En qualité de fonctionnaire du Génie Rural, il prend sa retraite en 1993 à soixante ans mais il reste encore trois ans à Bobo Dioulasso où, avec l’agrément des autorités du Burkina et le concours de deux de ses fils, il continue à œuvrer pour le développement de la culture du haricot vert et son exportation vers l’Europe.

Depuis 1968, il va en vacances sur la Côte d’Azur et a un voilier à Saint Raphaël car il est un bon marin. Il s’installe à Fréjus à son retour définitif en France et y passe le reste de sa retraite.

Tous ceux qui connaissent alors Jocelyn d’Arondel de Hayes apprécient sa personnalité. Dans le travail, c’est un homme d’action remarquable extrêmement dynamique et compétent dans les domaines techniques (aménagement hydro-agricole, BTP, machisme agricole) et scientifiques (sélection végétale). Soutenu par la direction de l’Irat puis du Cirad, il fait d’une modeste station agricole créée en 1950 un important centre de recherche. Parallèlement, il est un grand acteur du développement du maraîchage au Burkina Faso avec notamment la réussite de la culture et de l'exportation du haricot vert. Il a le souci et la capacité de travailler efficacement avec tous les acteurs de la filière maraîchère qu’il connait bien.

Sur un plan personnel, son tempérament passionné, chaleureux, optimiste, convivial, le rend fort sympathique. Bien implanté localement, il est président du Lions Club de Bobo-Dioulasso où il travaille plus particulièrement à venir en aide aux handicapés. Il a également des responsabilités dans le Lions au niveau de l'Afrique de l'Ouest. A Fréjus, toujours aussi actif et dévoué, il est « Monsieur plantes » à qui l’on s’adresse pour des conseils d’entretien des propriétés.

Jocelyn d’Arondel de Hayes nous a quittés mais son nom restera attaché à la station de Farako-Ba et aux cultures maraîchères du Burkina Faso.

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