Né en France en 1934 de parents italiens, Francis terminera ses études en 1958 comme ingénieur agronome de Paris-Grignon. Il commence alors sa carrière comme spécialiste en science du sol à l'Institut géographique de Colombie et son attirance pour l'Amérique latine ne le quittera plus…
Francis est embauché par l'IRHO en mai 1962 pour conduire logiquement, vu sa spécialité, les prospections pédologiques pour les futures plantations d'Etat de palmier et cocotier Sodepalm / Palmindustrie en Côte d'Ivoire, privatisées depuis. En 1966 il est appelé à faire l’intérim du directeur de la station de La Dibamba au Cameroun tout en étant en charge du projet palmier de Tamatave à Madagascar. En 1967 retour en Colombie, où il est mis à la disposition de l’INCORA (Institut de la réforme agraire) comme conseiller technique. Puis en 1970, il repart pour l'Afrique et passe une décennie comme conseiller technique et responsable du département agriculture des palmeraies de la SOCAPALM alors société d'Etat, au Cameroun.
Enfin en juillet 1979 Francis est affecté au siège de l'IRHO, square Pétrarque à Paris. C'est alors qu'il va se consacrer quasi intégralement au développement du palmier à huile en Amérique latine. Il est conseiller technique de plusieurs grandes plantations de Colombie et d'Equateur. Sa réputation se répand du nord au sud là du continent où le palmier à huile peut produire. Voyageur infatigable, il part pour de longues missions dépassant facilement deux mois et, comme les oiseaux migrateurs, les commence au nord au Honduras, Guatemala… pour les terminer au sud au Pérou ! La seule chose non négociable dans l'organisation des ses missions, c'était d'être de retour en France pour suivre le Tour de France, car Francis était un pro du cyclisme… Grâce à un itinéraire minutieusement préparé il parcourait le terrain, passant d’une compagnie à l’autre, diffusant les bonnes pratiques en matière élaeicole, conseillant ici pour une pépinière mal partie, là pour une qualité de récolte à améliorer, là encore pour s'assurer que ses recommandations de fumures étaient suivies. Et il profitait de ces contacts fréquents et approfondis avec les responsables de ces palmeraies pour faire la publicité du matériel végétal produit par l’IRHO dans ces contrées.
Il a laissé de nombreuses traces dans les mémoires des professionnels du palmier, par exemple en Colombie où il est cité de nombreuses fois dans « La Palma Africana en Colombia, Apuntes y memorias » éditée par FEDEPALMA (fédération des planteurs de palmier) en novembre 1998.
Francis était un observateur hors pair des palmiers et de la nature, un contemplatif toujours très discret, parlant peu mais écrivant beaucoup. Très bien organisé, c'était un virtuose de la présentation de ses innombrables rapports précis envoyés toujours dans les meilleurs délais. Le client pour lui, plus que pour tout autre, était roi, ce qui favorisait bien sûr un climat de grande confiance entre eux et lui. Il a été une référence pour ses collègues de travail mais aussi pour ceux arrivés plus tardivement au Cirad qui ont eu la chance de l'approcher.
En notre nom à tous, le Cirad le remercie pour sa contribution dynamique et exemplaire à la recherche / développement sur le palmier à huile partout dans le monde.
Dans ce moment douloureux, nos pensées amicales et nos condoléances vont vers son épouse Sophie et toute sa famille, qui ont partagé avec lui de cette belle aventure humaine.
En complément à l'hommage de Michel Eddi, nous vous adresson le discoursprononcé par Bertrand Tailliez, en tant que chef du programme palmier, en mars 2000, pour le départ à la retraite de Francis.
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