L'autosuffisance de l'Afrique en riz, opportunités et défis
Ce sujet d'importance a été abordé lors d'une table ronde organisée à Montpellier, le 28 septembre 2016, en marge du 14e symposium international sur la génomique fonctionnelle du riz.
Cette table ronde réunissait Harold Roy-Macauley (directeur d'Africa Rice), Jacqueline Rakotoarisoa (directrice scientifique du Fofifa Madagascar), Gaoussou Traoré (coordinateur riz de l'IER Mali) et Frédéric Lançon (économiste du Cirad Montpellier).
Dans la plupart des pays africains subsahariens et de Madagascar la consommation de riz augmente rapidement du fait à la fois du croît démographique et de l'intérêt croissant des populations, urbaines comme rurales, pour cette céréale facile à cuisiner. Pour faire face à cette demande en augmentation il a paru commode, fut un temps, de recourir à des importations plutôt que de promouvoir la production nationale ou régionale. La prise de conscience du coût de ces importations et de la dépendance aux décisions des pays exportateurs, a conduit à la relance des recherches nationales et régionales et à la mise en œuvre de politiques agricoles plus incitatives.
Les orateurs ont pris soin d'exposer de façon optimiste la situation actuelle et les perspectives d'avenir en insistant sur le potentiel des variétés et des techniques de culture élaborées par la recherche, sans pourtant minimiser les difficultés que rencontrent les petits agriculteurs pour mettre en œuvre des systèmes de production plus intensifs. Faut-il pour autant promouvoir – et comment ? – des exploitations de plus grande taille et de quelle manière assurer la rémunération du travail et du capital en produisant uniquement une céréale de base dont le prix est une donnée sensible pour les consommateurs, donc pour les politiques ?
Cette table ronde n'a pas évoqué, ou seulement à la marge, les conséquences que pourront entraîner sur la production rizicole régionale – africaine et malgache – les changements du climat et du niveau des mers dont on parle de plus en plus, sur les rizicultures de mangrove, les rizicultures pluviales et les rizicultures irriguées dépendant du débit des fleuves.... Cet horizon est plus lointain il est vrai.
Il faut remercier les organisateurs pour ce débat très intéressant.
Jean-Pascal Pichot
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