L’année 2024 est une année d’anniversaires d’institutions de recherches. Il y a celui des 80 ans de l’IRD, des 50 ans de l’Isra au Sénégal et, bien sûr, les 40 ans du Cirad. Notre organisme dédié au développement agricole tropical et à ses problèmes est une étrangeté dans le dispositif de la collaboration internationale agronomique. C’est une forme d’expression de l’originalité de notre pays qu’il nous paraît important de continuer à faire vivre. Les menaces ne manquent pas avec, au Nord, les prétentions mondialistes technocratiques et idéologiques qui s’accommodent mal de valeurs différentes des leurs et avec, au Sud, les conflits et divisions internes qui minent bien des pays et induisent leurs replis sur eux-mêmes. Dans ce contexte, le Cirad est amené à évoluer mais il convient de garder l’esprit d’entreprise propre à son personnel à savoir, pêle-mêle et entre autres, un intérêt culturel pour les sociétés du Sud, une volonté de partage d’expériences et de savoirs avec les agricultures tropicales, une croyance en la capacité de la science à sécuriser l’alimentation mondiale, un goût de l’aventure et la foi en l’avenir. Cet anniversaire du Cirad est donc l’occasion de faire un vœu. Celui que la puissance publique garde l’ambition de maintenir cet outil de partenariat agronomique international en sachant qu’elle peut s’appuyer sur l’état d’esprit de ses agents et en leur assurant des moyens d’action appropriés. Le président Jacques Chantereau