« Après 36 ans, 7 mois, 8 jours de carrière, Dr François Lompo, ancien ministre de l'Agriculture sous la transition du Burkina Faso et ancien directeur de l'Inera est admis à la retraite ce jour 12 août 2021.

Sous la houlette du Dr Hamidou Traoré, le personnel de l'Inera a rendu un vibrant hommage avec des témoignages très touchants à l'élu du jour. Le directeur de l'Inera a tenu à féliciter chaleureusement Dr François Lompo pour cette carrière bien remplie et le remercier au nom du personnel et du Délégué général du CNRST, pour ce qu'il a fait pour le rayonnement de l'Inera et de la recherche environnementale et agricole burkinabè.

Nous lui souhaitons une retraite bien méritée dans la santé, la joie et la longévité. » 

Extrait page Facebook Inera/DRREA-O

Francois Lompo a été formé à la recherche appliquée au sein d’une équipe performante de l’Inera. Structurée pour répondre aux besoins du développement agricole, cette équipe d'agronomes a été mise en place et installée durablement par le Dr Michel Sédogo.

Francois Lompo est un chercheur pugnace à la déontologie chevillée au corps, celle de défendre obstinément trois grands principes : (1) la maitrise des projets de recherche conduits par lui ou par son équipe (pas de tutelles extérieures, pas de « pillage déguisé des données », sous prétexte de financements ) ; (2) ne jamais déroger à l’objectif d’application de la recherche en milieu paysan ; (3) la validation universitaire des capacités scientifiques des chercheurs et l'exigence de publication des résultats. Cette déontologie est liée à sa personnalité certes, mais aussi héritée de l'incontestable influence qu'eut le Président Thomas Sankara sur les jeunes élites de son pays dans les années 80. La photo ci-dessous montre François Lompo portant le "faso dan fani" promu par Sankara,

La production scientifique de François Lompo est impressionnante : 420 publications (premier auteur et auteur associé)

Dans le sillage de Michel Sédogo, on lui doit la poursuite des travaux de recherche d'agropédologie mis en œuvre parlompo ministre l'Irat dans les années 70, qui produisirent de nombreux résultats, toujours publiés, avec le double souci de préserver le patrimoine foncier et d'être à la portée du paysan. À titre d'exemple, nous citerons la fabrication des phospho-composts qui entre dans une stratégie d'économie des engrais, couteux et pas toujours disponibles, et qui utilise des ressources naturelles du pays (phosphates et matières organiques). Il est stupéfiant de constater a postériori que cette équipe d'agropédologues burkinabés a maintenu le flambeau de l'agropédologie alors même que le Cirad et l'Ird ont abandonné les études sur l'évolution des sols sous culture.  

Au-delà de cet important travail de chercheur, il a exercé des responsabilités administratives et politiques dont la plus emblématique fut celle de ministre.

Nous lui souhaitons une heureuse retraite. Nous ne doutons pas un seul instant qu'il va continuer à servir son pays à travers son expertise.


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